Quand penser positif devient toxique

Récemment, une cliente s’adresse à moi en me disant « je traverse une épreuve difficile , comment puis-je switcher et voir le bon côté des choses pour ne plus souffrir de cette situation ? »

Penser positif pour ne plus souffrir : voilà le piège. Piège de la pensée positive qui nous laisse croire qu’il suffit de regarder la vie du bon côté pour évacuer tristesse, colère, frustrations et ainsi être heureux. La réalité, nous le savons tous, est bien plus complexe!

J’avais envie par cet article de déconstruire ces phrases, un peu simplistes il faut le reconnaître, que l’on lit tous les jours sur les réseaux sociaux, nous invitant à penser positif en tous lieux et en toutes circonstances, comme si par magie, le positif, chassant le négatif,  était la voie royale nous menant au bonheur. Les études sur le sujet nous démontrent le contraire.

Etre positif positif est une force, fort utile aujourd’hui dans le contexte si incertain que nous connaissons. Néanmoins, lorsque penser positif devient un leitmotiv au point parfois d’en devenir une injonction y compris dans des situations difficiles, c’est là qu’apparaît la confusion;  C’est précisément quand la pensée positive a pour but de nier ou de rejeter les émotions désagréables qu’elle devient toxique : la personne souffrante va chercher à fuir ou contrôler ses émotions, voire se sentir coupable, « nulle »,  si elle n’y parvient pas.

Rien de pire en effet, quand on est en détresse,  de s’entendre dire « sois plus positive! n’y pense plus! essaie de voir les choses du bon côté! ». Ces invitations qui sont souvent empreintes de bienveillance de la part de notre entourage produisent en réalité le contraire des effets attendus. Si je ne me sens pas validée dans mes émotions, je vais renforcer l’idée qu’elles sont nuisibles et que je dois lutter contre. Or, lutter contre des émotions est une lutte vaine.  Plusieurs études ont démontré les effets néfastes de ce processus de rejet des émotions qui renforce les risques d’une augmentation des symptômes dépressifs.

Car les émotions, qu’elles soient agréables ou désagréables, ont une fonction  et sont utiles : elles nous renseignent sur nos besoins, nos valeurs, nos désirs, et permettent sans cesse d’affiner la connaissance de nous-même et d’avancer sur le chemin du bien-être durable, même si cela passe par des moments difficiles.

Fuir ses émotions désagréables réduit la flexibilité psychologique qui est la capacité d’être conscient, dans l’instant présent, de ses émotions, sans s’en défendre inutilement et de choisir le comportement adapté pour y faire face. La flexibilité passe par l’identification et  l’acceptation de son ressenti, en toute bienveillance avec soi-même. Elle permet de traverser les épreuves de la vie et est un facteur d’équilibre psychologique et de bien-être durable. Accepter ma tristesse après une séparation, accueillir cette souffrance et les ressentis désagréables qu’elle me procure va m’aider à la traverser et à la surmonter.

Ce n’est qu’à partir du moment où l’on accueille et l’on accepte nos émotions désagréables que le travail autour des pensées positives devient intéressant. Dans ce cas,  penser positif ne consiste pas à éviter les émotions désagréables, mais à savourer ce qui est satisfaisant dans notre vie et donner autant d’importance aux événements agréables qu’à ceux qui sont douloureux.

La psychologie positive, notamment celle qui est enseignée en France (voir les travaux de Rebecca Shankland de l’Université de Grenoble) insiste sur le nécessaire équilibre entre le positif et le négatif, et non à la survalorisation du positif en raison de ses effets contreproductifs.

L’équilibrage permet de donner autant d’importance (ni plus, ni moins!) aux émotions agréables et désagréables.

Mais pourquoi parler de rééquilbrage ?  Et bien parce que naturellement il existe un déséquilibre :  notre cerveau a tendance à focaliser et à donner plus de poids aux événements négatifs qu’aux positifs. Ce processus  est lié à l’instinct de survie qui reste à l’oeuvre dans nos fonctionnements souvent inconscients encore aujourd’hui.  C’est ce que l’on appelle le biais de négativité.

La psychologie positive a identifié des pratiques qui permettent de contourner ce biais de négativité pour rééquilibrer notre regard et apprendre à porter notre attention sur ce qui va bien, et à cultiver les émotions positives.

Dans le programme CARE, nous apprenons à faire ce travail de rééquilibrage. Nous apprenons à  accueillir et accepter les émotions désagréables, mais aussi à tourner notre attention vers les événements agréables,  à savourer les moments satisfaisants auxquels habituellement nous ne prêtons pas attention. Nous entraînons notre cerveau à voir l’arc-en-ciel là où parfois il ne voit que du noir et blanc.

Ce programme a été mis au point par des chercheurs et spécialistes en psychologie positive (Christophe André, Rebecca Shankland, Ilios Kotsu, Jean-Paul Durand) et est basé sur des pratiques scientifiquement validées pour accroître la flexibilité psychologique et augmenter le niveau de bien-être durable.

Le programme CARE présenté en 3 minutes :

Vous voulez en savoir plus sur le programme CARE? C’est par ici

Les neurotransmetteurs au service d’un cerveau efficace et heureux

Efficacité, motivation, équilibre émotionnel, gestion du stress… ne sous-estimons pas le rôle de notre chimie interne!

Les neurotransmetteurs? Mais kesaco???

Et bien, pour faire simple, ce sont des messagers chimiques, qui assurent la transmission de l’information d’un neurone à l’autre. Nous savons aujourd’hui que le bon fonctionnement de notre corps et de notre cerveau est dépendant en grande partie de l’équilibre de ces neurotransmetteurs. Le Docteur Eric Braverman, neurobiologiste spécialiste du lien corps-esprit et ancien chef de clinique du prestigieux Brain Bio Center de Princeton a mis en évidence dans ses travaux que les troubles de l’humeur, de la motivation, de la concentration, mais plus largement notre personnalité, notre état de santé dépendent largement de la chimie de notre cerveau. Il a identifié 4 principaux messagers chimiques du cerveau qu »il est fondamental d’équilibrer, car responsables de notre bien-être physique et émotionnel. D’après le Dr Braverman, nous aurions tous une nature dominante (notre personnalité serait gouvernée par la production plus importante d’un neurotransmetteur qui dirigerait les autres), et parfois (souvent?) des carences pouvant générer des troubles plus ou moins invalidants, sur le plan physique et/ou émotionnel. Voyons plus en détail quels sont ces 4 neurotransmetteurs.

La Dopamine : l’énergie

La dopamine est ce qui nous permet d’être dynamique, prompt à réagir, de nous lancer dans des actions ou des projets, d’avoir l’esprit vif et de profiter d’une bonne acuité intellectuelle. Les personnes de nature dopamine sont dotées d’une forte personnalité et savent exactement ce qu’elles veulent. Confiantes, entreprenantes, elles sont plus à l’aise avec les chiffres et les faits qu’avec les sentiments et les émotions. Elles aiment diriger, résoudre des problèmes, se projeter dans l’avenir. Au delà des personnalités de ce type, nous avons tous besoin de dopamine. C’est la dopamine qui nous permet de passer à l’action, d’entreprendre, de sortir de notre zone de confort pour nous développer, pour apprendre, expérimenter et progresser dans tous les domaines. Un manque de dopamine va générer une diminution de la vitalité, une fatigue, baisse de la performance et de la motivation. Cette carence pousse également à consommer des aliments sucrés.

Comment produire naturellement de la Dopamine? L’alimentation est bien évidemment la façon la plus naturelle pour stabiliser sa production de Dopamine. Les protéines et aliments riches Phenylalanine stimulent la production de Dopamine: Dinde, foie, veau, canard, noix, bifteck, parmesan, tofu…Pour booster un peu le processus, la spiruline peut également être très intéressante. Une autre manière de stimuler notre production de dopamine concerne la mise en place de nouvelles règles de vie. Si vous êtes de nature dopamine, vous aurez peut-être tendance à vivre à cent à l’heure. Le risque est de dépenser plus d’énergie que ce que votre organisme ne vous en procure, et de vous retrouver en situation d’épuisement. C’est ce que nous appelons « tirer sur la corde ». Il s’agit donc en prévention d’intégrer des stratégies de ressourcement, qui permettent au cerveau de se resynchroniser et de se rééquilibrer afin qu’il produise plus de dopamine. Des méthodes antistress (respiration, cohérence cardiaque, lecture), mais également l’activité physique sont recommandés. A noter que la pratique de sports de résistance (musculation) et des jeux d’échec ou jeux vidéo à petite dose (qui stimulent l’esprit de compétition) permettent de produire de la dopamine.

L’Acétylcholine : la créativité

Ce neurotransmetteur est un peu moins connu, mais tout aussi important pour le bon fonctionnement du cerveau. Il est responsable des fonctions de la pensée (compréhension du langage, capacité à concentrer son attention). Les personnes de nature acétylcholine sont des personnes créatives, qui aiment les idées nouvelles, intuitives. Elles aiment communiquer, partager, transmettre. Ce sont des personnes sociables voire charismatiques, optimistes, altruistes et bienveillantes. Si votre nature est de type acétylcholine, vous vous épanouissez lorsque vous inventez, vous découvrez de nouvelles choses, vous osez de nouvelles aventures; Vous êtes apprécié pour votre authenticité et votre naturel, et votre optimisme vous rend inspirant. Une carence en acétylcholine va générer une perte de l’enthousiasme, des difficultés de mémoire, d’apprentissage, de concentration, anxiété, troubles de l’humeur. Lorsque nous sommes carencés en acétylcholine, l’organisme a besoin d’un apport accru en choline, un précurseur, avec les vitamines B9 et B12, de l’acétylcholine. La choline est un constituant de la myéline, considérée comme une bonne graisse qui protège le corps en favorisant la propagation de l’influx électrique de neurone en neurone. Quand aux règles de vie, celles-ci sont essentielles pour protéger notre cerveau contre la multiplicité des stimuli qui contribuent à le saturer d’informations. Mettre son cerveau au repos en se centrant sur une seule activité par exemple (lecture, écriture), faire de l’exercice physique restent d’excellents moyens naturels de stimuler la production d’acétylcholine.

Le GABA ou Acide gamma-aminobutyrique : le calme

Ce neurotransmetteur est responsable de notre stabilité, notre cohérence, notre sociabilité et notre altruisme. Le Gaba a un effet apaisant et stabilisateur sur le cerveau. Si votre nature est de type Gaba, vous êtes une personne plutôt fiable, sur qui l’on peut compter. Vous savez organiser, vous avez le sens pratique, Vous êtes consciencieux(se), sensible, posé(e) et vous êtes toujours disponible pour les autres; Le Gaba apporte cet apaisement et ce calme dont nous avons besoin. En régulant notre système interne, le Gaba nous permet de gérer le stress de la vie quotidienne. Le résultat d’une carence? c’est donc immanquablement une montée de stress et d’anxiété, ou d’irritabilité qui surviennent. Les aliments les plus importants pour stimuler la production de Gaba sont les amandes, les bananes, les céréales complètes, les fruits secs, les légumes (brocolis, épinards) les oranges. Au niveau des règles de vie, une personne de type Gaba aura besoin d’apprendre à se faire plaisir avant de faire plaisir aux autres. En effet, la nature altruiste de cette personnalité peut l’amener à ignorer ses propres besoins au profit de ceux d’autrui. Prendre soin de soi, prendre du temps pour soi demeure une priorité lorsque nous sentons que nous perdons le contrôle de notre vie. Faire des activités ludiques, faire de la marche d’endurance et surtout se rapprocher de la nature recharge nos réserves de Gaba. Rien de tel qu’une bonne marche en forêt pour recharger les batteries.

La Sérotonine : la joie!

Ce neurotransmetteur est l’un des plus connus. Il régule directement notre capacité à ressentir la joie, le bien-être, la sérénité. Si ce neurotransmetteur est dominant chez vous, vous savez apprécier l’instant présent. Vous participez à des activités pour le plaisir qu’elles vous procurent, vous affrontez facilement les difficultés et le changement vous stimule. Vous êtes optimiste, jovial et facile à vivre. Vous appréciez moyennement l’ordre et la structure, et êtes relativement indépendant(e). Les travaux de recherche en psychologie positive ont mis en évidence que notre capacité à être heureux dépend en partie de la génétique (50% disent les chercheurs), et notamment d’un gène, le 5HTTLPR, situé sur le chromosome 17, qui régule le transport de la sérotonine. Mais ce que les recherches démontrent également, c’est que ce qui est inscrit dans les gènes (le génotype) n’est pas forcément ce qui s’exprime (le phénotype). Le phénotype est le résultat de nos gènes combinés avec l’environnement. L’épigénétique étudie la manière dont notre environnement et notre mode de vie influencent directement l’expression de nos gènes. Voici donc une bonne nouvelle pour ceux et celles d’entre nous qui pensent être « petit porteur de sérotonine »! Alors donc comment stimuler cette fameuse sérotonine? Sur le plan alimentaire, les aliments riches en tryptophane (riz complet, viandes et volailles, protéines de soja, poisson) en vitamines B6, vitamines D, oméga 3 seront à privilégier. Par ailleurs, un lien de plus en plus fort est fait entre la production de sérotonine et le bien-être intestinal. En effet, la sérotonine serait produite à 90 % dans les intestins! Le Docteur Natasha Campbell-Mc Bride neurologue et gastroentérologue en est convaincue : la joie de vivre peut venir en mangeant! Au delà de l’alimentation, bien entendu les activités physiques, le chant, la danse, les marches dans la nature stimulent la production de sérotonine. Humm… tentant non?

L’équilibre émotionnel, la gestion du stress, la capacité à être heureux, tout ceci bien entendu dépendent de multiples facteurs : l’environnement, les événements, notre état psychologique, mais aussi et d’une manière que l’on a eu tendance à sous-estimer, à notre équilibre biochimique, influencé par des facteurs physiologiques. C’est ce que les neurosciences nous apprennent : notre psychologie est sous l’influence de notre physiologie; notre équilibre biochimique impacte fortement nos émotions, nos comportements, nos pensées. Prendre soin de son corps, de sa santé, de son alimentation, de son hygiène de vie est la première chose à faire pour éprouver de la joie. Alors? On s’y met quand?

Si cet article vous a intéressé, il peut aussi intéresser vos amis, alors n’hésitez pas à le partager!

Pour visiter mon site c’est par ici

Vos émotions vous submergent? Essayez le STOPP

Arghhh les émotions! Si on pouvait s’en passer! Cette boule dans le ventre qui me prend subitement et me donne envie de hurler quand je vois le numéro de mon ex qui s’affiche une énième fois sur mon portable! Ou quand je n’arrive pas à extraire un seul mot de ma bouche face à un chef tyrannique qui me dit « Vous en avez mis du temps pour me rendre ce bilan! ».

Mais le problème, c’est que si je supprime les émotions désagréables, je supprime également toutes les autres : finis la joie, l’émerveillement, l’enthousiasme…

Alors à choisir, je garde mes émotions désagréables; Et j’apprends à les apprivoiser.

D’ailleurs, si l’on y regarde de plus près, elles ne durent pas bien longtemps en général. Les émotions désagréables sont comme des « visiteuses inattendues » qui vont et qui viennent. Elles ne sont pas moi. Elles m’indiquent que quelque chose ne va pas, elles me délivrent un message et m’invitent à réagir.

Michelle AYRES et Carol VIVYAN, thérapeutes, ont conçu un outil simple et efficace pour éviter de surréagir à certaines émotions et éviter des réactions que l’on pourrait ensuite regretter. Sur le lieu de travail par exemple, cet outil peut être particulièrement utile. Il s’agit de la stratégie STOPP, la voici

Vous l’avez compris, apprendre à gérer ses émotions ne consiste pas à les supprimer ce qui reviendrait à vivre comme des robots… Bien au contraire. Cette technique, comme d’autres, permet non pas d’éviter l’émotion, mais au contraire de la reconnaître, l’appréhender, comprendre les messages qu’elle nous délivre. Il s’agit d’observer ce qu’il se passe en soi pour réintroduire un espace de liberté vis-à-vis de nos pensées et émotions, et ne plus fusionner avec elles.

Résultat? On se sent plus serein, plus confiant, et on accepte de ne pas y arriver à tous les coups! Oups…

Cet article vous a plu? Vous pouvez le partager

Vous souhaitez échanger, commenter, apporter votre réflexion me poser des questions : mettez moi un commentaire, ou contactez moi en message privé. Je me ferai un plaisir de vous répondre.

Pour visiter mon site c’est par ici

Hommage aux hypersensibles

En ces temps de pandémie, j’avais envie de vous parler de contagion… émotionnelle.

En ces temps de transformation du monde, j’avais envie de vous parler de sensibilité

En ces temps de drames, et je pense particulièrement à celui qui a cruellement touché les Libanais ces derniers jours, j’avais envie de vous parler d’empathie.

Du coup, c’est un mélange des 3 qui inspire cet article ;

Parce que les émotions sont beaucoup plus contagieuses que le COVID , et parce que cette contagion est susceptible de nous affecter beaucoup plus que ce que l’on ne croit.

Parce que ces sujets me touchent. Moi qui suis, ce que l’on appelle dans le langage commun, une « éponge »,

Parce que, enfin, je  pense à toutes les personnes sensibles de mon entourage qui me font le cadeau de nos échanges riches et profonds,  et à celles que je reçois dans mon cabinet et que j’ai la chance et l’honneur d’accompagner sur le chemin de leur transformation et de leur épanouissement.

Sensibilité… hypersensibilité… hyperempathie…

Beaucoup d’entre nous se disent « trop sensibles », souhaitent apprendre à s’endurcir, se forger une carapace pour se protéger du trop plein, vivre plus sereinement, prendre les choses moins à cœur…

Marie,  jeune femme douce et posée voudrait arriver à ne pas se laisser émouvoir par les états d’âme de sa collègue de travail, véritable moulin à paroles, qui passe ses journées à se plaindre et à raconter des histoires les plus dramatiques les unes que les autres.

Marie rentre le soir chez elle totalement épuisée, vidée. Et triste.

C’est normal. Marie. est une personne très empathique. Qui sait écouter les autres. Qui les comprend. Mais comme de nombreux empathiques, elle fait l’erreur de tolérer trop longtemps  ces « vampires énergétiques » au point de sortir épuisée de ces échanges (qui, ceci dit, se font toujours dans le même sens !)

Il est vrai qu’être très sensible est vécu et considéré, dans notre société, davantage comme une difficulté que comme une force.

Pourquoi ? Et bien notamment parce que les personnes très sensibles peuvent être plus facilement bouleversées ou anxieuses, sujettes au stress et supportant difficilement la pression, les conflits, les turbulences de la vie ou tout simplement les changements. Souvent très empathiques, ces personnes ont des aptitudes plus développées que la moyenne à capter les émotions des autres, à absorber leurs joies, mais aussi leurs tristesses, leurs colères, leurs peurs…

En situation professionnelle, un environnement conflictuel, stressant où la pression est permanente peut être source d’épuisement. Ceci est vrai, bien entendu, chez tout le monde, mais les personnes très sensibles et empathiques peuvent éprouver plus de difficultés à récupérer après une journée stressante. 

C’est Carl Gustav Jung qui fut l’un des premiers scientifiques à s’intéresser au début du 20e siècle à l’hypersensibilité. Depuis, les recherches se sont multipliées et démontreraient qu’aujourd’hui, entre 15 et 20% de la population serait doté d’un système nerveux sensible.

Elaine N. ARON, la grande spécialiste de l’hypersensibilité nous explique dans son ouvrage « ces gens qui ont peur d’avoir peur, mieux comprendre l’hypersensibilité » que face à un même stimulus, nous ne  sommes pas tous égaux : notre système nerveux s’active plus ou moins facilement dans une même situation. Chez les personnes hypersensibles, le seuil d’activation du système nerveux serait plus bas que chez les personnes moins sensibles.

Cette différence est tout à fait normale. Elle serait fortement héréditaire et s’observe chez tous les mammifères : souris, chats, chiens, chevaux, singes et humains.

Cette différence signifie que les hypersensibles sont capables de ressentir des stimuli qui échappent aux autres. Et par stimuli on entend : bruits, odeurs, lumières, gouts, matières… Les informations parvenant au cerveau sont traitées de manière plus méticuleuse : les hypersensibles portent une attention toute particulière aux bruits, aux images, aux odeurs, à l’ambiance qui les entoure et prend soin de les analyser, de manière inconsciente. Peuvent être concernés seulement 1 ou 2 sens ou tous les sens.

Cette sensibilité accrue présente de nombreux avantages, comme nous le verrons par la suite. Néanmoins, elle a également des inconvénients. Elaine Aron le résume très bien « ce qui est modérément stimulant pour la plupart des gens risque d’être extrêmement stimulant pour nous. Ce qui est extrêmement stimulant pour la plupart des gens provoque, chez un hypersensible, une réaction brutale ». Et c’est là que le système nerveux s’emballe.

 Et lorsque le système nerveux est suractivé, c’est l’ensemble de l’organisme qui réagit comme pour signaler un danger. L’organisme a donc besoin de temps et d’énergie pour se remettre au repos, pour récupérer.

L’état de bien-être d’un individu apparaît lorsque le niveau de stimulation n’est ni trop fort ni trop faible. Une stimulation insuffisante nous rend amorphe alors qu’une sur-stimulation perturbe, génère du stress et du désordre dans nos pensées. L’idéal est de trouver le juste milieu, son propre juste milieu.

Un réseau de neurones spécifique…

Mais ce n’est pas tout.

Outre l’hyperesthésie (sensibilité accrue d’un ou plusieurs sens), les personnes hypersensibles présentent généralement une forte capacité d’empathie.

Des chercheurs en  neurosciences ont par ailleurs découvert qu’un groupe de neurones serait à l’origine de l’empathie :  il s’agit des neurones miroirs. Des expériences ont montré que le même réseau de neurones s’active chez les personnes qui exécutent une action et chez celles qui les observent.  Les neurones miroirs nous amènent donc à souffrir si notre conjoint souffre, à nous sentir tristes si notre ami pleure ou à éprouver de la joie lorsque notre enfant est heureux. A l’inverse, les psychopathes, sociopathes et narcissiques présenteraient ce que les scientifiques qualifient de « déficit d’empathie » qui pourrait être causé par une sous-activation de leurs neurones miroirs. Voici une courte vidéo très instructives sur le rôle des neurones miroirs

Neurones miroirs sur-activés

Les personnes très sensibles et très empathiques pourraient, elles, être hyperréactives aux neurones miroirs. Les émotions des autres résonnent chez elles avec une grande acuité et sont hyper contagieuses !

Voilà pourquoi, si vous êtes particulièrement sensibles et empathiques vous devez veiller, chaque fois que possible, à bien vous entourer !

Un échange avec une personne négative, ou tout simplement avec une personne avec laquelle on n’est pas à l’aise, peut nous épuiser ; Un contact avec un collègue stressé et sous pression est susceptible de modifier notre humeur, sans même que nous en ayons conscience.

Mettre en place des protections

Les personnes hypersensibles ont besoin, vous l’aurez compris, d’environnement serein, positif et sain. Elles doivent fuir les milieux compétitifs et stressants ou lorsque ce n’est pas possible,  mettre en place des stratégies leur permettant de se protéger.

Judith ORLOFF, nous donne dans son ouvrage « guide de survie des hypersensibles empathiques » des clés permettant de se protéger de la surcharge empathique, pour  vivre son hyperempathie comme une véritable force, un privilège mis au service de notre épanouissement et de celui des autres.

Ses conseils :

Fuir : les narcissiques, les victimes, les moulins à paroles, les personnes agressives, les maniaques du contrôle

Poser des limites claires et bienveillantes et les faire respecter

Prendre conscience de ses besoins : calme , moments de solitude,  environnement serein, besoins physiologiques.

Les personnes hypersensibles peuvent également avoir tendance à la rumination. Les Américains évoquent « l’overthinking » ou « trop de pensées » qui amènent la personne à décortiquer sans cesse son passé, son présent, ce qu’il se passe en elle et à appréhende son futur.  Elle est en questionnement incessant et remet tout en question. Son monde intérieur est très riche, mais génère parfois de l’anxiété.

Une susceptibilité accrue aux émotions  peut aussi se manifester, à certaines périodes ou dans certaines circonstances.

Dans ces situations, et notamment dès que le système nerveux est en état de sur-stimulation, l’important est de pouvoir immédiatement réduire le niveau de stress de l’organisme. La cohérence cardiaque est un outil très puissant, facile d’utilisation et rapide,  que je conseille à mes clients dès que le besoin de « faire baisser la pression » se fait sentir. Rappelons que 5 minutes de cohérence cardiaque agit pendant plusieurs heures (3 heures environ) en faisant baisser le niveau de cortisol (hormone du stress) dans l’organisme.

Ensuite, bien entendu, un travail de reconnaissance et d’acceptation de sa sensibilité et de ses émotions est la voie qui mène à la libération de son plein potentiel.

Apprendre à s’écouter, à mieux se connaître,  prendre en compte et faire respecter ses besoins psychologiques et physiologiques, développer des stratégies de protection mène à l’acceptation de soi et permet de se sentir à sa place dans ce monde.

Voir son hypersensibilité comme un cadeau

Hypersensibles, empathiques : plus que jamais notre monde a besoin de vous !

Vous faites partie des gens passionnés dotés d’une grande intuition, de créativité. Votre sensibilité et votre imagination contribuent à changer le monde.

Votre capacité de compassion pour les autres fait que les gens aiment se confier à vous et vous font confiance. Vous avez la capacité de lier de grandes et belles amitiés.

Vos capacités à analyser, réfléchir, remettre en question vous permettent d’être en constante évolution, de ne jamais vous ennuyer.

La sensibilité est ce qui permet de vivre une vie intensément.

C’est ce qui permet de pressentir des choses et de suivre son intuition, de comprendre des situations ou des personnes sans même qu’une explication n’ait été donnée.  C’est ce qui permet de formuler les bons mots au bon moments, d’aimer et d’être aimé, d’apporter de la douceur à des situations froides ou cruelles, d’apprécier la beauté de ce monde et de le rendre meilleur.

La sensibilité est une force : offrons lui la place qu’elle mérite.

Cet article vous a plu? Vous pouvez le partager

Vous souhaitez échanger, commenter, apporter votre réflexion : mettez moi un commentaire ou contactez moi en message privé. Je me ferai un plaisir d’échanger avec vous.

Et pour visiter mon site c’est par ici

Nous faisons meilleure impression que ce que nous croyons…

Nous nous pensons moins apprécié que nous ne le sommes en réalité

Une série d’expériences menées récemment en psychologie démontre que dans nos interactions, nous sous-estimons la qualité de l’impression que nous produisons sur les autres. Bref, nous nous pensons moins apprécié que nous ne le sommes en réalité.∗
Pourquoi? Les chercheurs pensent que cette erreur d’évaluation est en partie liée à la timidité, et au fait que nous serions si concentrés sur nous-mêmes que nous ne détectons pas les signaux positifs que les autres nous envoient.
Et lorsqu’on sait que le cerveau repère et focalise beaucoup plus facilement sur le négatif que sur le positif, et bien on comprend pourquoi il est parfois compliqué d’aller vers les autres, de se créer de nouvelles relations.

Alors il est temps de rétablir la vérité:

Tout d’abord, en nous méfiant de notre propre jugement,  d’autant plus s’il nous empêche l’ouverture aux autres.

Et puis, en s’exerçant à porter notre attention sur les signaux positifs que nous renvoient les autres, nous entraînons notre cerveau à observer le positif,  et à générer des émotions agréables. Ce sont ces mêmes émotions agréables qui vont à leur tour  nous prédisposer à nous ouvrir à l’autre, à aller à sa rencontre, et pourquoi pas? à créer une véritable amitié.

Alors quand est-ce qu’on s’y met?

∗E.J.Boothby et al., The liking gap in conversations : do people like us more than we think? , Psychological Science, 5 septembre 2018

Cet article vous a plu? Difficile ou facile à mettre en pratique? Laissez moi vos commentaires!